CHEMINEUR
les sentiers de l'émerveillement

2017


 





Une année qui devrait être riche....
Avec peut-être la concrétisation du Collectif Trail Don Quichotte
démarré avec soraya et yvan.
Une modeste quête consistant à ne pas confondre
exceptionnel et sensationnel.

Collectif Trail Don Quichotte


OCTOBRE :

Desafio Cantabria : 
la vidéo : www.youtube.com/watch
Le petit ultra annuel…..


Petite charrette de 5 pour prendre le départ à

San vincente de la barquera sur la côte cantabrique. La météo s’annonçait « tip-top » mais la traversée des landes, du pays basque français et espagnol sous une pluie battante ne manquait pas d’interroger. Arrivée vers 14h00 au gîte réservé par Soraya à moins de 10 minutes du départ. Tentative de sieste plus ou moins réussie avant d’aller récupérer les dossards. San vincente a l’air très joli mais nous ne trainons pas. Retour à la casa, repas léger et retentative de dodo. Le départ est à minuit et par expérience je sais qu’être reposé au maximum avant un départ à cette heure est essentiel. 22H30, nous nous mettons en route. C’est un peu tôt, mais le stationnement risque de poser problème. Nous finissons par trouver une place près d’une église pas si loin de la ligne. Enregistrement de la puce que nous avons commune avec Soraya. Une semaine avant la course, nous avions décidé de monter une équipe. Minuit, le départ est donné et hormis Olivier qui file devant nous faisons chemin commun avec Denis et Jon. Pendant 20 kilomètres c’est roulant. Chemins carrossables la plupart du temps. Pas de grosses difficultés. J’essaie quand même de marcher dès qu’un faux plat se présente. 2h15 pour faire 20 kilomètres et honnêtement pas au mieux. Les 20 kilomètres suivants ressemblent un peu plus à du trail. Sous la lumière de la pleine lune les montagnes commencent à se découper sur le ciel autour de nous. La vitesse chute assez vite, surtout que les pluies diluviennes de la journée ont rendu le terrain boueux et glissant. Sierra de Arria, Collado arcéon, nous finissons par rattraper Olivier alors que Denis décroche légèrement. La première Barrière est à lebena aux environs du 42ème kilomètre pour moins de 2000+ et 7h00 de course.. C’est une base de vie….. Très mal placée, car vraiment trop tôt dans la course. Du coup j’avais juste prévu de remplacer mes 2 bidons de 500 ml par des 750….. Je changerais tee-shirt et chaussettes au soleil plus tard. Eventuellement j’y trainerais un peu si je suis entamé . Sauf que dans l’imaginaire du trailer, la base de vie c’est un cocon douillet. Sur le coup, c’ est pas vraiment ça. Quelques barnums un poil à tout vent. Les bénévoles sont vraiment courageux emmitouflés dans leur doudoune. Logiquement, On aurait pas du passer beaucoup de temps ici, mais finalement à discuter sur le je me change, je me change pas, on traîne et je finis par mettre un manche longue car le froid m’envahit. Denis arrive. Il a mal au genou. Il ne repartira pas. Je donne le signal du départ car le froid devient insupportable. Les « difficultés » arrivent (45kms pour 4000+) mais au lever du soleil un panneau indiquant la limite du parc naturel des pics d’europe balaie les fatigues de la nuit. On a basculé sur le côté sud-est du massif et il n’a pas plu à cet endroit.
La lune avant de disparaitre nous salue au dessus d’un éperon rocheux. 600+ tranquille. Une belle partie en balcon avant d’attaquer une première bugne bien raide de 600 mètres en 3 kms jusqu’à puerto edes.


Je me sens bien et j’arrive détaché en haut. J’en profite pour récupérer en attendant Soraya. Olivier suit pas très loin. La montagne est magnifique sous un franc soleil. 200 négatif et arrivée à un petit ravito de campagne. Courte pause avant d’attaquer une belle section de 8 kilomètres pour 1100+ et 800-. Direction collado Ontuje.


De nouveau je lâche rapidement Soraya et Olivier. Le col est somptueux. 




Un troupeau de mouton paresse au soleil et je les imite en attendant mes compères. Descente de conserve. La vue du nouveau raidard qui suit semble les éprouver. Pause. Je propose à olivier qui à ce moment ne semble pas très bien de donner le rythme et je ferme la route. Une partie de chemin pas des plus claire brise cet ordre et de nouveau je file jusqu’au collado camara.


J’ai encore une fois l’occasion de profiter longuement du panorama. Je me demande si Jon est toujours en course. J’accorde quelques minutes de répit à Soraya et Olivier, mais un début d’inquiétude commence à me gagner. Le temps file et il ne reste que 6h00 pour faire 25 kilomètres. Si on ne maintient pas le rythme on risque d’être hors délai. La descente est propre et encore une fois je creuse l’écart. Un large chemin remonte doucement jusqu’au refuge d’aliva. Comme je n’éprouve aucun dégout alimentaire, je profite de mon avance pour me gaver de cochonneries. Soraya finit par arriver. Il est 16h40. Olivier arrive 10 mns plus tard. Après une longue hésitation nous décidons de tenter de finir à 3. Il reste grosso modo 20 kilomètres et 1100+. En 5h00 ça peut passer mais compte tenu de leur état Soraya et olivier devront s’employer. Mais rapidement Sora décroche. Je laisse filer Olivier et je l’attends. On forme une équipe même si depuis un petit moment on est plus dans un tempo identique. Un signe de tête me fait comprendre qu’elle renonce. Il me semble que je lui demande si elle en est sure. Je récupère la puce et la regarde faire demi-tour la mort dans l’âme. Un léger sentiment de comettre une trahison m’effleure. Je rattrape Olivier et nous montons jusqu’à horcasina, point culminant de la course. Longue descente de 700-.



3 espagnols qui étaient derrière nous profitent d’un arrêt caillou dans la chaussure pour nous dépasser. Arrivée au pied de la dernière difficulté. Les serres files sont derrière nous en train de débaliser. On doit pas aller vite….Je ressort ma frontale. J’attaque les derniers 500+ et laisse égoistement olivier en compagnie des serre files. Je suis bien et laisse sur place une grosse douzaine de concurrents un peu scotchés dans la pente. Je plonge dans la dernière descente bien technique ma foi. La nuit tombe, Fuente dé, et trois quatre kilomètres de plat…. Je cours. Le balisage en ville est un poil léger. Je passe la ligne quasiment et un peu stupidement au sprint. 21h05. Etrange sensation d’inachevé, j’aurais pu finir beaucoup plus tôt et en même temps je n’ai pas le plaisir d’encore une fois franchir la ligne en compagnie de soraya. Je récupère mon sac et me change. Olivier franchit la ligne. A peine 20 minutes après moi, Il a fini fort. Nous mangeons un morceau et prenons la dernière navette qui nous ramène à San vincente.
Le chauffeur nous réveille, nous descendons…. Coup de fil à Denis qui vient nous chercher. Douche au gîte et dodo.
Petit déjeuner convivial mais un peu teintée d’amertume. Le score n’est que de deux sur cinq. Nous rendons les clés et direction San vincente pour profiter de cette jolie station balnéaire sous le soleil….



Bon petit resto avant de rentrer.
En conclusion une belle course qui nécessite quand même de ne pas lâcher prise quand on est un trailer pas très rapide. Et quand même 25% d’abandon sur 87 kilomètres. Et puis c’est les Pics d’europe, c’est beau….



MAI :

Verticausse :
La vidéo : www.youtube.com/watch

Réveillé par la pluie.... Ma bonne étoile
me lacherait t'elle. En plus le camping ça fait
bien 10 ans.... Petite pensée pour ceux partant
le matin de bonne heure...
Balade à millau sous un ciel finalement
bleu en attendant le départ à 13h00.
Mes pompes sont restées à bordeaux.
Achat d'une paire à D4. Et achat d'une paire
de scott à moins 50%.... une seule aurait suffi
mais ras le bol de rater des affaires....
Bon, la course : Même si les aventures espagnoles
ne sont pas vraiment digérées ça serait bien d'être dans
la 1ère moitié. Si le ridicule ne tue pas, la fierté mal placée non plus.
Démarrage sur un petit rythme pour ne pas se retrouver coincé
dans les premiers singles. On peut pas dire que le rythme
est avionesque mais c'est pas plus mal.

La première montée passée, nous profitons
de sympathiques monotraces en balcon.


La descente vers le premier ravito se fait
tambour battant. Je n'y traine pas et
après avoir prévenu jo je file. Si
y ' a moyen de grapiller quelques places
afin de satisfaire ma fierté mal placée.
Pendant un long moment les sensations sont bonnes....
Puis sans surprise ça coince. Il faut courir sur cette partie et le
moteur manque d'essence. J'en profite pour m'interroger
sur l'esthétisme tellement encensé du viaduc. Conclusion,
c'est un pont, certes un grand pont, mais en béton.


On quitte le causse par une descente bien pénible. Je me poserais
au ravito, j'ai l'imptression qu'on est parti depuis des heures.... Pourtant
ça fait à peine trois. Peut-être une illusion due au fait qu'il
soit quatre heures de l'après-midi. Les tables garnies façon ultra
offrent une option pain jambon qui renforce cette sensation. Finalement
je traine pas et la mécanique repart cahin-caha.... Un poil d'inquiétude
à l'approche de la montée sous le viaduc à cause de la fatigue et de la façon
dont un coureur en parle. C'est raide, mais à peine 300+. ça passe tout
seul. Par contre les petites pancartes parsemant le parcours,
 genre "ici nous on court," "c'est la dernière bosse",
"non c'est une blague", façon humour de répétition me lasse un poil.
Un coureur vraiment rétamé doit vraiment pas rire....

Longue descente, et plus de flotte.... Pas vraiment fait attention à
la distance entre les points d'eau. Un jour de grosse chaleur ça aurait
pu couter cher.  Finalement 10 minutes plus tard le plein est fait.
Dernière petite montée vers luzençon qui surplombe saint-georges-de......
Passage à la table d'orientation ou l'on déclenche le bip de contrôle.
Heureusement qu'une coureuse nous a interpellé.  Nous filions au pied
du truc et sans elle nous n 'y serions pas montés.

Passage de la ligne en moins de 6h00. je me dirige vers la voiture
pour attendre jo. Le speaker annonce le 1er espoir en 70ème et quelques places.
J'aurais pas imaginé être dans le premier quart de peloton.
Tout l'inverse d'il y'a 2 semaines.... Ce qui ne manque pas d'interroger....
A peine le temps de me changer que jo arrive. On sera deux à faire preuve de fierté mal placée.
Douche au camping et alligot saucisse....
demain KV.... en tout cas au moins une manche.


Le KV...... En fait deux demi KV. Un à 10h00 et le second à 14h00.
Le pouncho d'agast. 2,5 kms pour 476+ .



Jo n'étant pas inscrit, nous décidons que je ne ferais que la première manche.
Un petit coucou à  nico et greg de la lémur team.
Vu qu'ils se sont un peu plus renseignés que moi, j'abandonne
l'idée de prendre les bâtons. Faudra mettre les mains....
départ toutes les 30 secondes. échauffement.... le ridicule tue pas...
mais bon....
Un poil d'appréhension, l'affaire d'hier à quand même durée 6h00...
Top départ. je double la v3 partie avant moi. Elle a fait le 60 kms hier.
Je viens 'échapper à la grande faucheuse.
Pour le reste malgré un max de bonne volonté au moins quatres coureurs
me doublent. (coureurs vraiment pour aux moins deux.... ils courent pour de vrai).
Sinon le truc c'est 1 kilomètres de goudron pour environ 100+ et le reste.
J'essaie de courir tout le goudron, mais la fin qui se redresse me font
passer en mode marche. Pour la partie chemin mains sur les cuisses
et on faiblit pas. Deux ou trois parties pour relancer, ou se reposer....
Tentative de tout donner à la fin. L'estomac brule.... ça faisait longtemps.
ça crie, ça encourage c'est kiffant.... mais les derniers cinquante mètres
y ' a plus rien. je marche..... A l'arrivée le chrono
est pitoyable, à plus de10 mns du premier. Mais jai vraiment
aimé et c'est quand même avec une pointe de regret que
je rends ma puce.

D'ailleurs profitant du week-end de l'ascension
Je referais 3 fois le pouncho chrono, améliorant ma modeste performance.
Preuve que la Fierté mal placée......




AVRIL :

Trail RAE Otanes :
la vidéo : www.youtube.com/watch
Quand même un poil déçu par le tracé
comportant pas mal de pistes.
Jo, toujours confronté à des problèmes d'ampoules
n'a pas complètement récupéré du marathon de la semaine précédente
et a renoncé. C'est donc seul français que je me retrouve
dans un peloton de pas loin  de 90 coureurs.
Pas énorme pour une manche comptant pour
le championnat de Cantabrie.
L'inévitable "highway to hell" résonne et comme d'hab
ça file plein pot dès le départ.
3ème kilo et 1er mur de 200+.

Finalement ça passe pas si mal après juste une semaine de récup.
Les petites bugnes se succèdent. Plutôt en
queue de peloton, je lève pas trop la tête et même si le
ridicule tue pas j'essaie de pas faiblir.
2 nouveaux murs quasi à la suite.
Raide mais ça passe toujours bien.


Le temps devait changer dans l'après-midi.
En fait, c'est un peu plus tôt. Et ça tombe dru.
Pause pour enfiler la membrane. Heureusement que je l'ai prise.

Je me suis même pas rendu compte que je viens d'atteindre le sommet
de la plus grosse montée de la course (effet Picos? ).
Je ne vois plus de rubalise.
Heureusement qu'un bénévole nous interpelle pour nous remettre sur la piste.
Cette partie du parcours semble sympa, mais malheureusement
noyée dans la brume.

Une dernière difficulté et longue descente pas technique pour 2 sous.

4 ou 5 cours d'eau bien froide à traverser et je passe la ligne en 4h40.
Pour 34 bornes et un bon 2000+, c'est pas si mal une semaine après
le marathon des pastores. Mais en espagne, c'est dernier quart de peloton.
ça devrait être plus flatteur dans le larzac dans 2 semaines.


Marathon de los pastores de portudera :
la vidéo : www.youtube.com/watch
Sacré chantier....
Rendez-vous chez jo où camille nous rejoint
pour un départ groupé. 4h30 de route et
arrivée à arenas de cabrales. Les souvenirs
de mon échec sur la traversée refont surface
mais l'ambiance qui règne dans ce coin
des asturies provoque toujours une émotion
que je ne ressens pas ailleurs.
Le temps ralentit sa course.....
Je me verrais bien rester ici définitivement.
Le soleil est de la partie. Inespérée.
Jo n'a pas confirmé la résa de l'hôtel,
mais ce qui pourrait être un désagréement
se transforme en bonne nouvelle quand
la sympathique propriétaire de l'hôtel nous
propose une maison à louer. On
sera comme des coqs en pâte à 1 km du départ.
Retrait des dossards dans un bar. Petite bière.
Un rapide repas et au lit.
Réveil à 5h00, on prend le temps.
Il fait doux. Les étoiles disparaissent
dans l'aube naissante. L'ambiance
très rock'n'roll de la ligne de départ
contraste avec cette ambiance bucolique.
Un rapide brief et c'est parti. Vite.
Faut quand même faire 17 kms et 1700+
en 4h30. Largement jouable, mais on est
dans les picos et les kilomètres dans le coin
sont pas forcément ceux dont on a l'habitude.
Le début de la montée est pas trop raide. Marche
rapide et course par moment. Le soleil monte dans le ciel,
atténuant un peu l'apreté des kilomètres à venir.

La pente se redresse brusquement. De ce qui pourrait
s'apparenter à la montagne basque, nous passons à ce qui caractérise
les pics d'europe. Une technicité de haute montagne et des pourcentages
hors normes. On n'évoluera pas à plus de 1600 mètres et en moyenne
aux alentours de 1200, mais on aura la sensation d'être à 2500 une
bonne partie de la journée. Nous faisons chemin de conserve
avec Jo. Le peloton est toujours groupé sur cette première montée.
Un passage dans 2 petits cirques et nous attaquons la montée finale.

Cueton, le point le plus haut de la course. La vue est splendide. Les sommets
les plus hauts sont encore enneigés. En les regardant je repense encore à la traversée.
Cet été, ça devrait être en 2 jours, Un pur bonheur en perspective.

Finalement cette première montée réalisée à allure ultra était pas si terrible.
La descente qui suit après avoir débuté à peu près
tout à fait normalement s'avère autrement
plus compliquée.....

1 kilomètre de quasi course et la pente prend l'allure d'une
attraction de foire. Heureusement c'est sec!!!! Mouillée, cette pente herbue
ne peut être qu'impraticable. Pourtant ils sont passés l'an dernier. Et
ça fait bien 500 de négatif comme ça.

Du coup la petite remontée
de pas loin de 200+ (histoire de refaire chauffer les quadri en sens inverse
à mi-descente.) rendrait presque joyeux....

ça se termine par un pierrier. En chiffre, -1500 et 200+ en 6 kilomètres.
On traverse le rio cares et ravito du 17ème.

4h00 quand même. Pause de pas loin de 10 minutes. L'affaire ressemble de
plus en plus à un ultra qu'à un simple marathon de montagne.
Surtout qu'à la sortie du ravitaillement on attaque le fameux KV d'aventon....
On a beau l'imaginer, se dire qu'on en a vu d'autres, à l'arrivée c'est une
très grosse heure et demi pour faire 2 kilomètres. Les meilleurs mettent
pas loin de 40 minutes et font une ahurissante moyenne de 3 km/h.
Plutôt optimiste, je pensais monter tranquillou d'une traite. A l'arrivée je ferais
3 poses. Et pas mal de "coureurs" se livrent à cet exercice.



Je profite de la courte avance prise sur jo pour récupérer. Sans mentir,
j'ai découvert
mes tenseurs du fascia lata!!! Concrètement ces deux
bornes sont celles qui font changer la dimension de cette course.
20 kilomètres, 2700+, 6h00.... le premier est en train de franchir la ligne.
Quand on lit le récit du lémurien, cette partie se court.
Sauf qu'il faut être un minimum costaud. A ce moment, je suis un peu
mieux que Jo est je mène le train. En crète le regard peut se porter
sur la partie centrale des picos. La neige est encore présente.
En restera t' il en juillet? Passage près d'une source ou un groupe de coureur
se ravitaille. Le soleil est au plus haut. Et ce point d'eau est plus
que bienvenu. Mouillage de casquette et dernière bugne avant le
ravito suivant. Nous ne nous attardons pas.... Jo donne maintenant
le rythme.
Pas assez mangé, fatigue de la semaine? je perds pied.
Et toujours impossible de trottiner en douceur, ça descend raide,
c'est en dévers.... Se présente la dernière grosse difficulté. Après
aventon, l'inquiétude face à ces 600 mètres n'est pas de mise.
Mais se coltiner l'équivalent de la fin de montée de la skyrhune
avec 27 kilomètres et 3200 positifs dans les pattes.....
Gros éclat et je finis par devoir m'arrêter. Je connais
cet état pour l'avoir déjà vécu. Je dis à jo de partir mais
il préfère m'attendre. Heureusement que le soleil
chauffe un coin d'herbe à cet endroit. Couché dix minutes
dans l'herbe je dors peut-être un instant. Décollage
et tant bien que mal pour ma part nous atteignons
le sommet. Arrivée au dernier ravito.... jo est au top
persuadé que ça ne fera plus que descendre. Il
finit par filer. Incapable de le suivre, je gère.
Bien m'en prend,  300+ réservoir quasi vide,
c'est compliqué. Et puis on entend 1000 mètres plus
bas le son de l'aire d'arrivée, si proche, si loin...

La bascule, mais toujours pas moyen de courir,
c'est raide de chez raide. Enfin la pente s'adoucit
et je retrouve assez d'énergie pour relancer.
L'arrivée est la même que pour la traversée,
donnant une pointe d'amertume à cette aventure.
L'animateur fait chanter et danser des bambins sur la ligne
d'arrivée. 12h00 et des poussières pour 42 kilomètres.
Sacré chantier....
Une tape sur l'épaule, un local croisé dans la journée
me serre la main en levant son pouce.
Sacré chantier....


FEVRIER :

- Raid des gabariers :
Cantal, départ de la course à 11h00 du matin.
Difficile de souhaiter mieux pour un AR sur la journée.
Martine, Valérie et Yvan de la partie pour
une dernière grosse sortie avant Bilbao-gasteiz, 1ère manche
des Basque Ultra Trail Séries en ce qui le concerne.
Chalvignac, village cantalien en train de doucement
mourir accueuille la course. Situé au dessus du barrage
de l'aigle sur la dordogne, c'est un terrain de jeux bien
sympa qui s'offre à nous. La vallée encaissée de la dordogne
nous promet quelques grimpettes nerveuses dans un décor
quasi montagnard malgré un modeste point culminant
atteignant la cinq-centaines de mètres. Départ groupé
de toute les courses qui donnent un peu de volume
à un peloton d'a peine 60 coureurs sur le 39 kilomètres.
Je file au train d'yvan et martine. Je trouve le rythme
d'yvan un poil rapide pour de la prépa ultra et c'est lui
qui me donne le rythme même si de temps en temps
j'essaie de le freiner un peu. Pas loin de 10 kms/h
la première heure. Le terrain est sympa, les paysages
sous un soleil voilées  sont agréables.

Premier ravito très correctement achalandé (comme tous d'ailleurs) au hameau de doumis.
Je rappelle à yvan qui fait un arrêt plus que bref qu'en
ultra il faut sans s'éterniser prendre un peu de temps pour récupérer
lors de ceux-ci. ça monte, ça descend, alternance
marche et course juste comme ça me convient.
Nous arrivons enfin en surplomb de la vallée de
La dordogne et ça devient un poil plus technique.

Les points de vue sont vraiment magnifiques sous
ce soleil blafard. Les crêtes au dessus du barrage de l'aigle
sont un régal.


Passage à chalvignac au 26ème kilomètres
avant d'entamer la boucle de 13 qui nous emmènera à l'arrivée.
Yvan toujours frais donne le rythme. Il court devant moi
sur un single pas très propre. Un cri, un roulé-boulé et
il s'écroule devant moi. Aie je entendu le craquement
ou l'aie je imaginé, aidé par mes propres souvenirs?
A 2 semaines de son 1er ultra je crois ressentir sa rage,
sa déception et sa frustration. Quand il finit par
se relever  je lui suggère d'aller tremper longuement
sa cheville dans l'eau glacée du ruisseau que nous avons traversé
quelques instants plus tôt. Il fait demi-tour, refusant
que je l'accompagne. Je reprend ma course à la poursuite
de martine qui est passée première féminine quelques
instants auparavant. Je finis par la rattrapper
et nous faisons un moment la course ensemble.

Passage au port de nauzenac baigné de soleil à ce
moment. J'imagine le truc en off avec un arrêt bière
à la sympathique buvette posée en bord de lac.
Sous l'eau est englouti le village du même nom.
Dernière grosse montée jusqu'aux ruines du chateau
de miremont ou m'attend le dernier ravito.
j'ai laché martine, fatiguée par sa nuit de travail et
ses à peine 2 heures de sommeil dans la voiture.
A l' arrivée, les encouragements plutôt de bonne humeur
d'yvan me rassure un peu sur l'état de sa cheville.
Soupe au fromage, podium plus que bon enfant
pour martine et retour sur bordeaux.
Encore une fois, le faible nombre
de participants à une aussi jolie course
me fait dire que bien des trailers manquent
de respect à leur propre discipline.....
LA VIDEO







 


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